Smart lighting : jusqu’où vont les économies d'énergie ?
- Aude Grard
- il y a 7 heures
- 3 min de lecture
De la simple détection de l’éclairage à la smart lighting ultra sophistiquée, jusqu’où faut-il aller dans l’intelligence pour faire des économies d'énergie et réduire sa facture d’électricité dans les secteurs industriel et tertiaire ? Et si au-delà d’alléger la facture d’électricité, le luminaire devenait le centre de l’intelligence d’un bâtiment, offrant une aide précieuse pour toute la production industrielle ?

Éclairage intelligent et économies d'énergie : une option ou une obligation ?
Le secteur du bâtiment contribue à hauteur de 20 % aux émissions nationales de gaz à effet de serre, quant à l’éclairage, il absorbe à lui seul plus de 10 % de la consommation électrique annuelle (selon l’ADEME, 2021). Alors, pour faire face aux défis climatiques, la France s’est dotée d’une législation ambitieuse avec la réglementation environnementale 2020 (RE 2020) au 1er janvier 2022. La RE 2020 oblige désormais dans les bâtiments neufs (habitation, bâtiments tertiaires et éducatifs, ainsi que les grosses rénovations) à installer dans certaines zones des détecteurs de présence et/ou des variateurs automatiques en fonction de l’apport de lumière naturelle.
Ainsi, doter l’éclairage d’un système intelligent permettant de réaliser des économies d’énergie n’est plus une option — c’est une obligation !
Économies d’énergie : quelle intelligence pour quel gain ?
Les économies d’énergie attendue des différents systèmes d’intelligence sont écrites noir sur blanc dans la fiche PSR 14 du programme PEP ecopassport. Ainsi, l’installation d’un variateur en fonction de la luminosité naturelle permet déjà d’obtenir 25 % d’économie (par rapport à une utilisation du luminaire sans variateur) et si on couple ce système à de la détection de présence, c’est 45 % d’économie d’énergie réalisée !

N.B. Cette fiche fixe les exigences appliquées aux luminaires pour « qualifier la performance environnementale de ces produits sur des bases objectives et cohérentes » dans le cadre des « profil environnemental produit » (PEP). Ces performances sont validées par l’association PEP ecopassport, seul programme français certifié (et leader mondial) pour les déclarations environnementales des produits électriques, électroniques et de génie climatique, catégorie dont font partie les luminaires… cette fiche fait donc autorité !
Ces estimations se vérifient sur le terrain. Si on interroge les fabricants, CLAREO Lighting indique qu’avec son système de gradation le plus avancé, SENSOR, qui s’adapte à la luminosité extérieure, les économies atteignent 50 %. En outre, la fabriquant rappelle que le détecteur de présence en lui-même consomme moins de 1W par heure.
Aussi, CLAREO Lighting précise que, chaque année, l’ensemble de ses luminaires mis en place permettent de réaliser une économie d’énergie équivalente à la consommation électrique totale d’une ville comme Bordeaux !
Économies d’énergie : quand le luminaire devient le centre névralgique de la gestion des espaces de production industrielle.
Les économies d’énergie sont donc substantielles, mais l’intelligence des luminaires revêt encore d’autres dimensions : il œuvre à l’ensemble de l’intelligence du bâtiment dans le secteur industriel.
Ainsi, Didier Petit-Brisson créateur de EAS SOLUTIONS, évoquait, pour le Lumiscope du mois de février 2025, son système intelligent Smart Facility MIST. En tant que détecteur de présence, Smart Facility MIST permet de renseigner sur l’ensemble des mouvements et produits dans les locaux industriels. « Un mouvement de foule ou un incendie se déclare dans un entrepôt ? Les détecteurs des luminaires captent les mouvements et indiquent le lieu du danger. Une intrusion ? Les luminaires retracent le parcours des intrus dans les locaux. De la même manière, les luminaires permettent de repositionner les emplacements de stocks, puisqu’ils enregistrent les fréquences des allées et venues dans un maillage très fin. Avec l’ajout de capteurs analogiques, les luminaires deviennent le support de mesures de pollution, d’humidité, de chaleur, de pression, capables d’analyser les données et de déclencher des alertes. Par exemple, la mesure de vibrations machines avec un capteur connecté au réseau de luminaire peut renseigner sur le niveau d’usure des pièces (maintenance prédictive). »

Ainsi, le luminaire devient le centre névralgique de la mise en information et de la gestion des espaces de production industrielle, dépassant largement la question purement énergétique.
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