Les risques d'acheter un luminaire en ligne
- Aude Grard
- 3 avr. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Acheter un luminaire pour équiper son domicile ou ses locaux de travail, quoi de plus anodin ? Mieux encore, une innocente ampoule ?
Une commande passée sur une grande plateforme d’achat en ligne ne prend que quelques secondes. Lumiscope vous éclaire sur les risques d'acheter un luminaire en ligne.
Pourtant, dans une écrasante majorité, les appareils d’éclairage circulant librement sur ces marchés sont non conformes aux réglementations en vigueur. Pire, beaucoup se révèlent même dangereux pour l’utilisateur.
C’est ce que montrent les études de deux organisations qui testent régulièrement des appareils d’éclairage en vente : Lighting Europe (la fédération européenne de l’éclairage) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Les risques d'acheter un luminaire en ligne : Enquête
En 2023, Lighting Europe s’est prêté à l’exercice du « client mystère » pour un grand shopping de luminaires à l’aveugle. Ces achats ont été passés sur les quatre plateformes mondiales de vente en ligne les plus connues, dont nous tairons le nom, mais que nous connaissons tous. Le but de cet exercice était de tester la conformité de ces produits vendus à des clients européens. Pour rappel, les produits disponibles à la vente en ligne pour les clients de l’UE doivent être conformes à toutes les règles de l’UE. Cette réglementation n’est pas anodine, celle-ci a été mise en œuvre avant tout pour garantir la sécurité physique des consommateurs. À cet objectif fondamental, se sont adjoints des obligations en matière d’énergie et d’environnement, mais aussi en matière d’informations accessibles sur le web avant achat.
Lighting Europe s’est procuré en ligne 150 ampoules LED E27, soit le produit le plus commun qui soit, depuis son invention par Edison.
Sur les 150 produits analysés, 71 % se sont révélés non conformes ; et sur les 55 produits analysés physiquement, ce taux de non-conformité a atteint 95 % !
Dans la catégorie spécifique des lampes à poser de bureau, 87 % des appareils ont été déclarés non conformes.
Quant aux 19 lampes de bureau inspectées physiquement, ce taux de non-conformité était de 100 % !
Du côté de la DGCCRF, les résultats de la dernière opération de contrôle des matériels électriques sont également sans appel. L’instance a contrôlé en ligne 665lampes à poser, décoratives et de bureau, et en a analysé physiquement 44. Sur ces 665 luminaires, 70 % ont été déclarés non conformes et 30 % de surcroît dangereux. La DGCCRF pointe en particulier des problèmes d’arrêt de traction pouvant provoquer un choc électrique (pour celui qui toucherait les câbles arrachés), mais également un possible départ de feu !
Pour se prémunir de ces risques bien réels, la vigilance est donc de mise. Un appareil reçu sans étiquette CE ou sans notice de montage est potentiellement dangereux. En outre, la mise en œuvre de la garantie pourra s’avérer très complexe si le fabricant du produit est extérieur à l’Union européenne.
Pour aller plus loin…
Précisons que tous les luminaires vendus dans l’UE doivent porter un marquage CE, via une étiquette apposée sur le produit.
Rappel des textes qui s’appliquent dans le cas du marquage CE :
- La directive 2014/35/UE (dite DBT, basse tension) transposée dans le décret n° 2015-1083 principalement, en ce qui concerne la sécurité ;
- La directive 2014/30/UE (CEM) transposée dans le décret n° 2015-1084 principalement, s’agissant de la compatibilité électromagnétique,
- La directive RoHS 2011/65/EU sur les substances dangereuses,
- Les directives SLR 2019/2020/UE et ELR 2019/2015/UE sur la performance énergétique et l’étiquetage.
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